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Les faux CV sont plus nombreux que vous ne l'imaginez. C'est ce que révèle l'étude du cabinet Florian Mantione Institut menée en Occitanie en janvier 2018 sur 100 entretiens avec des candidats et un questionnaire envoyé à 1000 entreprises.

Enjoliver son CV est une pratique répandue en France. En effet, 85% des candidats déclarent normal d'"arranger" un peu leur CV. L'usage de faux CV demeure une réalité. 65% des CV seraient faux ou contiendraient des arrangements avec la réalité.

Ce taux est néanmoins en baisse par rapport aux années précédentes (75%). Les réseaux sociaux justifient en partie cette tendance car les employeurs les utilisent de plus en plus pour vérifier les informations du CV.

La raison est simple. Le marché de l'emploi connaît l'une de ces plus grandes crises, la situation économique du pays est tendue et la concurrence entre les candidats est extrêmement forte.

L'étude révèle par ailleurs que les jeunes se déculpabilisent totalement devant ces mensonges, car ils ne risquent rien ! S'ils sont démasqués, la faute incombe à l'employeur qui n'aura pas pris le temps de vérifier l'exactitude du CV.

On remarque que les principaux mensonges concernent les diplômes obtenus. Aujourd'hui, il est facile d'acheter ou de falsifier un diplôme grâce à des logiciels simples d'accès.

L'étude soulève qu'il est également courant de gonfler ses responsabilités, ou encore de s'approprier les réalisations d'autres personnes.

Il est intéressant de créer et d'utiliser une grille d'analyse du CV pour évaluer l'adéquation entre le profil du candidat et les compétences recherchées. Chaque poste doit répondre à une grille avec des éléments standards et d'autres plus spécifiques au poste.

Il faut distinguer :

• le savoir (diplôme, langue, logiciel)
• le savoir-faire au regard des tâches demandées (Ont-elles déjà été effectuées par le candidat ? A-t-il bien été formé pour les réaliser ?)
• le contexte professionnel (secteur d'activité, taille de l'entreprise...)
• etc.

Il faut inverser le processus d'élimination ! Charger le candidat de se prononcer sur le maintien ou non de sa candidature en lui envoyant une synthèse présentant l'entreprise, le poste et le profil du candidat recherché. Cette façon d'aborder le recrutement entraîne implicitement une "auto élimination" des candidats qui ne se sentent pas légitimes.

Ensuite, il est conseillé de demander les diplômes (de préférence les originaux), les certificats de travail et les trois derniers bulletins de salaire. Il faut également se fier à l'expérience du candidat et observer la cohérence de son parcours.

C'est le rôle de l'entretien. Il faut se montrer rigoureux et poser des questions précises pour obtenir des réponses concrètes (sous forme de chiffres, d'exemples et d'autres faits).

De plus, il ne faut pas hésiter à demander aux candidats de dessiner les organigrammes des entreprises pour lesquelles ils ont travaillé afin de comprendre leur position hiérarchique. Pour déjouer les plus malins, il est possible d'informer le candidat de futurs contrôles auprès d'anciens employeurs sous condition d'obtenir son accord. Les réactions sont souvent intéressantes.

Si vous souhaitez connaître les risques liés à l'utilisation d'un faux CV : http://droit-finances.commentcamarche.com/faq/51025-mentir-sur-son-cv-risques-de-sanctions